À l’occasion de la Journée mondiale du cœur, célébrée ce lundi 29 septembre 2025, le service de cardiologie de l’hôpital régional El Hadji Ibrahima Niasse de Kaolack a tiré la sonnette d’alarme : plus de 30 % des patients suivis souffrent d’hypertension artérielle. Un chiffre supérieur à la moyenne nationale, estimée à 30 %, qui place Kaolack à 33 % de cas recensés.

Selon le chef du service de cardiologie, Dr Souleymane Thiam, cette pathologie silencieuse progresse rapidement, favorisée par la sédentarité, une alimentation trop salée et trop grasse, ainsi que le stress quotidien. « Beaucoup de malades arrivent à un stade avancé, souvent après un accident vasculaire cérébral (AVC), faute de dépistage précoce », a-t-il expliqué.

Le cardiologue rappelle que les maladies cardiovasculaires représentent près de 200 millions de décès dans le monde et constituent un véritable problème de santé publique au Sénégal. « Dans chaque maison, on retrouve au moins une personne hypertendue », souligne-t-il.

Pour le spécialiste, la réponse doit passer par une prévention plus active et un changement de paradigme. Il plaide pour un dépistage de proximité, avec la disponibilité de tensiomètres dans les foyers afin que chaque personne puisse contrôler régulièrement sa tension. « Actuellement, seuls 8 % des patients hypertendus sont correctement maîtrisés, souvent à cause de contraintes socio-économiques ou d’un manque de confiance dans le traitement », regrette-t-il.

Dr Thiam recommande enfin de réduire le sel, le gras et le tabac dans l’alimentation pour limiter les complications graves telles que les AVC et les amputations.