Dakar : Handicap International lance le projet « Voix des Femmes » pour l’inclusion des femmes handicapées

L’ONG Handicap International Sénégal a procédé, ce mardi 30 septembre 2025 , au lancement du projet « Voix des Femmes ». Cette initiative vise à renforcer l’inclusion et la participation des femmes et jeunes en situation de handicap dans les politiques publiques ainsi que dans les programmes de développement à travers le Sénégal.

D’une durée de 12 mois et couvrant l’ensemble des régions du pays, ce projet se veut un levier de changement en faveur d’une meilleure prise en compte des droits des femmes handicapées, souvent confrontées à la marginalisation.

Khady Ba, présidente du comité des femmes de la Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées, a salué une initiative qui, selon elle, arrive à point nommé : « Le projet va porter la voix des femmes handicapées. Ce sera un espace de plaidoyer pour que la dimension handicap et l’inclusion des femmes handicapées soient effectives dans les programmes de développement et les politiques publiques », a-t-elle déclaré.

Elle a toutefois déploré la faible représentation des femmes handicapées dans les sphères décisionnelles : « Il y a beaucoup de femmes handicapées qui parlent mais qui ne sont pas entendues. Leur présence au niveau des instances de décision est très faible. Nous voulons qu’elles y soient représentées pour pouvoir exprimer leurs problèmes. Personne n’est mieux placé qu’une femme handicapée pour parler de ses propres difficultés, de son handicap et des défis qu’elle affronte », a-t-elle plaidé.

De son côté, Dieynaba Diallo, vice-présidente de l’organisation Wildaf Sénégal, a mis en avant les retombées attendues du projet : « Il permettra d’améliorer les conditions de vie des femmes handicapées, de les renforcer mais aussi de faire en sorte qu’elles soient écoutées là où il le faut », a-t-elle souligné.

Elle a insisté sur les obstacles majeurs qui entravent leur épanouissement, tels que l’inaccessibilité à la communication, aux infrastructures, à l’éducation et aux services de santé : « Qui dit femmes dit maternité, mais les structures sanitaires et le plateau technique ne sont pas adaptés pour accueillir ces femmes handicapées », a-t-elle regretté.

Enfin, Mme Diallo a appelé à une meilleure prise en compte de la diversité des handicaps : « Les femmes sourdes-muettes, par exemple, sont doublement vulnérables sur le plan de la communication. Or, on ne peut pas parler de santé ou d’éducation sans communication. Ce sont des difficultés qu’il faut considérer au plus haut niveau », a-t-elle conclu.

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