Assemblée nationale : l’opposition boycotte la séance de questions — Waly Diouf Bodiang dénonce “une posture désespérée”

À la veille de la séance de Questions d’actualité prévue le 28 novembre 2025 à l’Assemblée nationale, les députés Non-inscrits et le Groupe parlementaire Takku Wallu ont annoncé, dans un communiqué conjoint publié le 26 novembre, leur décision de boycotter la session. Une position qu’ils justifient par des “raisons de cohérence institutionnelle” et par le refus de “banaliser” ce qu’ils considèrent comme une dérive dans le fonctionnement parlementaire.

Les arguments de l’opposition : une dénonciation du rôle du Premier ministre

Dans leur communiqué, les signataires — les députées Anta Babacar Ngom et Aïssata Tall Sall — estiment que la convocation d’une séance de questions par le Premier ministre constitue une entorse à l’esprit de la Constitution.
Selon eux :

  • – Le Premier ministre ne saurait “imposer son agenda politique” à l’Assemblée ;
  • – La session ne devrait être organisée qu’à la demande de l’Assemblée elle-même ou dans le cadre de la responsabilité gouvernementale ;
  • – Ils dénoncent “une volonté manifeste de transformer le régime parlementaire en régime présidentiel déguisé”.

L’opposition affirme également que sa décision est motivée par le souci de défendre “l’équilibre des pouvoirs” et de s’opposer à toute tentative de “banalisation de la République”.

Une réaction cinglante du camp présidentiel : Waly Diouf Bodiang attaque frontalement

La réponse ne s’est pas fait attendre. Waly Diouf Bodiang, responsable PASTEF et Directeur général du Port autonome de Dakar, a vivement réagi, qualifiant le boycott de l’opposition de “posture désespérée”.Selon lui : “Nos amis paresseux ne peuvent pas, en l’état actuel des choses, construire une argumentation pouvant contrebalancer la ligne et les orientations du Gouvernement.”

Il accuse les signataires du communiqué de recourir à la mauvaise foi plutôt qu’à une analyse politique sérieuse. S’exprimant sur les deux députées, il attaque directement : Sur Anta Babacar Ngom, il parle d’une “catastrophe communicationnelle quand elle ne lit pas”. Concernant Aïssata Tall Sall, il évoque “un passé récent lourd”, insinuant qu’elle devrait répondre devant la justice “pour son rôle dans un régime sanguinaire”. Waly Diouf estime que le communiqué n’est qu’un refuge commode pour détourner l’attention, et que ce boycott illustre l’incapacité de l’opposition à engager un véritable débat démocratique.

“Les textes de la République seront appliqués”

En conclusion, Waly Diouf Bodiang rappelle que la séance de questions d’actualité se déroulera conformément aux dispositions constitutionnelles : “L’exercice de demain aura lieu dans le cadre défini par les textes fondamentaux de ce pays.” Selon lui, le gouvernement reste ouvert à la confrontation démocratique, mais refuse de se plier à des stratégies politiciennes visant à bloquer ou délégitimer les institutions.

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