DIFFÉREND SONKO/DIOMAYE : le Message poignant du Khalife de Bambilor, « Le Sénégal n’a pas besoin de vainqueurs, mais d’hommes d’État »

Au nom de Dieu, le TOUT-MISÉRICORDIEUX, le TRÈS-MISÉRICORDIEUX.

En ces jours où notre nation traverse des incertitudes, j’observe attentivement les mouvements du pays, les inquiétudes qui montent, les paroles qui s’entrechoquent, les esprits qui s’interrogent. Les débats s’enflamment, les analyses se multiplient, et la tension se ressent jusque dans les foyers.

Le Sénégal, notre bien commun, vit un moment délicat, et c’est avec un cœur rempli de prière et de responsabilité que je prends la parole.

Je m’adresse aujourd’hui à chaque fille et à chaque fils de ce pays, sans distinction d’appartenance politique, sociale ou religieuse.
Mon intention n’est ni de juger ni de condamner, mais d’appeler avec douceur et vérité à un sursaut de conscience et de fraternité.

En observant la situation actuelle, j’ai pris mon bâton de pèlerin.
Le tandem Diomaye – Sonko, qui a porté tant d’espérance, traverse aujourd’hui l’épreuve des interrogations publiques et des inquiétudes croissantes. Je ne suis ni arbitre ni juge de ces dynamiques, mais je suis témoin d’un climat où les cœurs risquent de se durcir et les esprits de se diviser.

À ce moment précis, je rappelle ceci : l’essentiel n’est pas la victoire d’un camp sur un autre. L’essentiel, c’est le Sénégal.

ALLAH dit : « Et attachez-vous tous ensemble au câble d’Allah, et ne vous divisez pas. »
Et encore : « Certes, Allah aime ceux qui agissent avec équité. »

Je demande donc à chacun dirigeants, opposants, citoyens, guides religieux de revenir à la noblesse des intentions.
Les calculs politiques, les rancœurs, les ambitions personnelles n’ont jamais bâti une société stable.

Je m’adresse à l’opposition: votre rôle est nécessaire. Mais que votre critique soit une lumière, pas un incendie.
Je m’adresse aux responsables en exercice : l’épreuve est aussi une invitation à la sincérité. Que l’unité qui vous a portés ne se perde pas dans les influences et les doutes.
Je m’adresse aux citoyens: gardez votre vigilance, mais préservez votre cœur. Refusez la haine, refusez les divisions.
Je m’adresse aux guides religieux : notre responsabilité est immense. Nous devons être des ponts, jamais des murs.

J’en appelle enfin à la responsabilité collective face au rôle des réseaux sociaux.
Une parole mal intentionnée, un montage, une rumeur ou une colère publique peuvent désormais embraser un pays en quelques heures. La liberté d’expression ne doit jamais devenir un carburant pour la discorde.

Demain, nous rendrons tous compte
Non sur nos appartenances, mais sur nos intentions, notre droiture et notre contribution à la paix.

Mais que cette parole soit aussi une parole d’espérance.
Le Sénégal a toujours trouvé la lumière au bout du tunnel. Notre histoire le prouve, notre foi le confirme, et notre unité peut encore l’écrire.

Conclusion

En refermant cette réflexion, je veux adresser un message du cœur.

À vous, Président Bassirou Diomaye Faye,
À vous, Premier ministre Ousmane Sonko,
À vous, responsables politiques de tous bords,
À vous, guides religieux et citoyens…

Je vous parle en frère, avec respect, et avec gravité.

Le destin du Sénégal n’appartient à aucun homme, à aucun duo, à aucun camp.
Il appartient à un peuple qui espère, qui travaille, qui doute parfois, mais qui ne renonce jamais.

Et aujourd’hui, ce peuple vous regarde.
Il n’attend pas la perfection : il attend la hauteur.

L’histoire retiendra non pas vos divergences, mais votre capacité à les dépasser.
Le Sénégal n’a pas besoin de bras qui se crispent, mais de mains qui se tendent.
Il n’a pas besoin de voix qui s’élèvent les unes contre les autres, mais d’esprits qui s’accordent sur l’essentiel.

Je vous demande, avec humilité mais fermeté :
revoyez vos positions.
Réécoutez vos cœurs.
Regardez ce pays qui vous a tout donné.
Et faites ce geste même le plus petit qui peut ramener la sérénité.

Un pays ne tombe jamais d’un seul coup.
Il tombe lorsque ceux qui peuvent l’apaiser choisissent de se taire.

Aujourd’hui, vous avez le pouvoir rare d’éviter les blessures de demain.

Que Dieu adoucisse les cœurs, éclaire nos pas, et fasse de chaque leader un artisan de paix.

Le Sénégal vous regarde.
Le Sénégal compte sur vous.

Thierno Amadou BA
Khalife Général de Bambilor

Partager