La capitale du Saloum a abrité, ce mercredi, la commémoration de la Journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route, célébrée cette année au Sénégal sous le thème « Talents perdus ». L’initiative, portée par l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER), s’est déroulée dans une atmosphère empreinte d’émotion et de recueillement.

Cette journée vise non seulement à honorer la mémoire des personnes disparues sur les routes, mais également à sensibiliser l’opinion publique sur les conséquences humaines, sociales et économiques de l’insécurité routière.
Au nom de la direction nationale de l’ANASER, Macoura Gaye, cheffe de division chargée du déploiement, a souligné l’importance de cette commémoration. Elle a rappelé qu’il s’agit d’un moment dédié à l’hommage aux victimes, mais aussi à la reconnaissance du travail accompli par les acteurs engagés dans la lutte contre les accidents de la circulation.
« Cette journée met en exergue les lourdes répercussions émotionnelles et économiques des accidents. Elle nous permet de rendre hommage aux victimes, mais aussi aux services d’urgence, aux forces de défense et de sécurité, au personnel de santé et à toutes les organisations mobilisées », a-t-elle déclaré.
Elle a également regretté la faiblesse des réponses judiciaires après les accidents mortels ou graves et a appelé à une prise de conscience collective. Le thème « Talents perdus », a-t-elle indiqué, reflète la disparition de citoyens qui auraient pu contribuer au développement national.

S’appuyant sur les chiffres récents de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Mme Gaye a rappelé que 1,35 million de personnes meurent chaque année dans le monde à la suite d’accidents de la route, soit environ 3 200 décès par jour. Les traumatismes routiers constituent par ailleurs la première cause de mortalité chez les jeunes de 5 à 29 ans, avec 90 % des décès recensés dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires, représentant une perte économique évaluée à près de 5 % du PIB.
À Kaolack, la situation reste préoccupante. Ass Malick Ba, chef du bureau ANASER pour le pôle centre, a rappelé que le Sénégal enregistre annuellement plus de 700 accidents et près de 8 500 blessés. La région de Kaolack y est particulièrement exposée, notamment en raison du trafic intense sur le corridor transgambien et de la prolifération des moto-taxis « Jakarta ».
« Les talents que nous perdons sont une richesse humaine irremplaçable. Nous devons transformer nos larmes en actions », a-t-il insisté, annonçant un renforcement des campagnes de sensibilisation dans les écoles, les gares routières et les communautés.
Il a réaffirmé l’engagement de l’ANASER à intensifier la formation des transporteurs et à renforcer la collaboration avec les forces de l’ordre, notamment à travers des brigades mixtes dédiées au contrôle routier.
Plus qu’un hommage, cette journée s’est voulue un appel à l’action, avec un message clair : à Kaolack comme dans le reste du pays, il est urgent de protéger les vies pour préserver les talents qui constituent la richesse du Sénégal.

