Liberté de la presse au Sénégal : la société civile dénonce les arrestations de Maimouna Ndour Faye et Babacar Fall

L’arrestation en l’espace de vingt-quatre heures de deux figures emblématiques des médias sénégalais, Maimouna Ndour Faye, directrice de la chaîne 7TV, et Babacar Fall, journaliste à la RFM, continue de susciter de vives réactions. Dans un communiqué conjoint publié ce mardi, plusieurs organisations de la société civile ont exprimé leur consternation et dénoncé « toutes les pratiques qui entravent la liberté de presse et d’expression ».

Regroupées au sein d’un large collectif, comprenant notamment le COSCE, le Forum du Justiciable, Africajom Center, la RADDHO ou encore la Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme, ces structures appellent les autorités à un respect strict des libertés fondamentales garanties par la Constitution et les conventions internationales ratifiées par le Sénégal. « Rien ne justifie ces interpellations musclées », souligne le communiqué, estimant que les contenus des interviews en cause « ne constituent en rien une menace pour l’ordre public ni pour la sûreté de l’État ».

Les signataires reprochent également au Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) de ne pas avoir joué pleinement son rôle de régulateur avant toute mesure de coupure de signal ou d’interpellation. Ils rappellent que l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’article 8 de la Constitution sénégalaise consacrent la liberté d’expression et le droit à l’information, piliers essentiels de la démocratie. Selon eux, priver un journaliste de liberté pour l’exercice de son métier constitue une violation du droit international et peut s’apparenter à une discrimination fondée sur l’opinion. « La sécurité nationale et l’ordre public ne doivent pas être utilisés abusivement pour torpiller la liberté d’expression », avertissent les organisations, qui plaident pour la libération immédiate de Maimouna Ndour Faye et de Babacar Fall. En conclusion, la société civile invite les autorités à se concentrer sur les urgences économiques du pays « afin de soulager les populations », estimant que les tensions actuelles autour de la presse ne doivent pas détourner l’attention des priorités nationales.

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