Respect des libertés/Le juge Dème à Diomaye : “Le serment que vous avez prêté engage votre honneur et votre place dans l’Histoire”

Dans une déclaration solennelle rendue publique ce mardi, le juge Hamidou Ibrahima Dème a adressé un message direct au Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, l’appelant à veiller scrupuleusement au respect de la Constitution et à la protection des libertés fondamentales.

L’ancien magistrat et figure respectée de la société civile a rappelé au Chef de l’État le serment constitutionnel qu’il a prêté « devant Dieu et devant le peuple sénégalais », l’engageant à « respecter et faire respecter la Constitution, à protéger les libertés et à garantir l’indépendance de la justice ». « Ce serment vous engage à être le gardien vigilant de la Loi fondamentale, à protéger les libertés individuelles et collectives, et à veiller à l’équilibre des pouvoirs », a souligné le juge Dème.

Dans son texte, il a exprimé sa profonde préoccupation face aux récentes arrestations de journalistes et aux restrictions de la liberté d’expression, qu’il considère comme « un recul inacceptable de la démocratie sénégalaise ». « Les dérives constatées récemment, à travers des arrestations arbitraires, des atteintes à la présomption d’innocence, des intimidations de la presse et une volonté manifeste de museler la parole libre, trahissent les promesses de rupture que le peuple sénégalais était en droit d’attendre », a-t-il déclaré.

Le magistrat estime que la responsabilité première du Président est de garantir la préservation des droits et libertés, le respect de la loi et l’équilibre institutionnel. Il appelle le Chef de l’État à “redresser le cap” et à restaurer la confiance des citoyens envers les institutions.« Le serment que vous avez prêté engage votre parole, votre honneur et votre place dans l’Histoire. Ce que celle-ci retiendra de votre présidence dépendra de votre capacité à préserver ces valeurs et à faire régner la justice, la vérité et la dignité humaine », conclut-il.

Cette sortie du juge Dème intervient dans un contexte tendu marqué par l’arrestation récente de plusieurs journalistes, dont Maimouna Ndour Faye et Babacar Fall, ainsi que par une mobilisation croissante de la société civile en faveur de la liberté de la presse et du respect de l’État de droit.

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