Sénégal : Thierno Bocoum dénonce le “storytelling” du gouvernement sur les milliards du PRES et du FII

Dans une tribune publiée récemment, Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR-les leaders, critique vivement le gouvernement et son Premier ministre pour la gestion et la communication autour des projets financés dans le cadre du Plan de Relance Économique et Social (PRES) et du Forum International de l’Investissement (FII).

Selon lui, les annonces gouvernementales sont davantage des opérations de communication que des engagements financiers réellement mobilisés. Le gouvernement a annoncé 44 projets financés dans le cadre du PRES pour un montant de 633 milliards FCFA inscrits dans la Loi de finances initiale 2026.

Pour Thierno Bocoum, ce montant correspond en réalité à des Autorisations d’Engagement (AE) et non à des Crédits de Paiement (CP) réellement disponibles. Sur les 633 milliards annoncés, seuls 499 milliards FCFA seraient mobilisables. Les 134 milliards restants n’existent nulle part dans le budget.

L’argument se renforce lorsqu’il évoque les difficultés historiques d’exécution des projets publics au Sénégal : retards administratifs, arbitrages internes, tensions de trésorerie et dépendance aux bailleurs rendent souvent illusoires les promesses budgétaires.

Bocoum cite également le FII Sénégal d’octobre 2025, où 13 211 milliards FCFA d’engagements et 51 projets signés avaient été annoncés, sans suivi concret ni publication de calendrier, de bailleurs identifiés ou de mécanismes de financement.

Pour le président d’AGIR-les leaders, le problème ne réside pas dans les chiffres mais dans le leadership et la présence du Premier ministre : « Le pays n’a pas un problème de chiffres, il a un problème de présence. Le leadership ne se mesure pas au nombre de kilomètres parcourus en rassemblements politiques mais à la constance avec laquelle on occupe les lieux où l’État se joue », affirme-t-il.

Il conclut en appelant le gouvernement à revenir aux fondamentaux : dire ce que l’on fait, faire ce que l’on dit et assurer une exécution réelle des projets publics. Selon lui, tant que la communication remplacera l’action, le Sénégal restera prisonnier de promesses non tenues.

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